La revue des iles

Que faire aux Seychelles : activités et lieux à ne pas manquer lors de votre séjour

Que faire aux Seychelles : activités et lieux à ne pas manquer lors de votre séjour

Que faire aux Seychelles : activités et lieux à ne pas manquer lors de votre séjour

Lorsqu’on évoque les Seychelles, les images qui viennent à l’esprit flirtent souvent avec les clichés : lagons turquoise, plages au sable farineux, palmiers indolents et rochers de granit sculptés par le temps. Mais loin de se résumer à une carte postale idéale, cet archipel d’une centaine d’îles de l’océan Indien offre bien plus qu’un décor de rêve. Voyageuse curieuse, j’ai arpenté Mahé, Praslin et La Digue, trois îles principales du pays, à la rencontre d’une culture métissée, d’un patrimoine souvent méconnu et de traditions bien vivantes. Voici un itinéraire personnel et informatif pour découvrir les Seychelles au-delà des plages.

Explorer Mahé, entre nature luxuriante et culture créole

Capitale politique et économique des Seychelles, Mahé est souvent considérée comme une simple porte d’entrée, avant de filer vers les îles voisines. Une erreur fréquente, tant cette île montagneuse regorge de richesses naturelles et culturelles, à commencer par Victoria, minuscule capitale vibrante de vie locale.

Dans le centre-ville, on commence par flâner entre les étals colorés du Sir Selwyn Clarke Market où se mêlent parfums de coriandre, thon fraîchement pêché et fruits tropicaux gorgés de soleil. Juste à côté, le clocher blanc de la cathédrale de l’Immaculée Conception contraste avec les maisons créoles en bois, dont certaines ont gardé leur charme d’antan, malgré les attaques du temps et du tourisme.

Pour une immersion dans la biodiversité locale, direction le Jardin botanique national de Victoria. On y croise de majestueux palmiers endémiques, quelques tortues géantes d’Aldabra (plus dociles qu’impressionnantes), et, à l’écoute, le chant peu discret du merle seychellois. Derrière son apparente tranquillité, Mahé révèle une nature dense et habitée.

À quelques kilomètres de là, la route sinueuse mène au cœur du Parc national du Morne Seychellois, royaume des randonneurs. Le sentier qui grimpe vers le Copolia Peak offre l’une des plus belles vues sur la côte est de l’île. Attention aux chaleurs écrasantes : mieux vaut partir tôt le matin, avec beaucoup d’eau et une bonne dose de curiosité botanique.

S’immerger dans l’authenticité de La Digue

À La Digue, le temps semble s’écouler différemment. Pas de voitures – ou presque –, mais des vélos qui sillonnent les quelques routes étroites bordées de casuarinas et de flamboyants rouges. Ici, on se laisse vite gagner par une forme douce d’immobilité. Mais derrière cette tranquillité se cachent des expériences riches de sens.

Impossible de séjourner à La Digue sans visiter L’Union Estate, ancien domaine colonial aujourd’hui reconverti en site patrimonial. Entre les ruines d’un moulin à coprah, la plantation de vanille et les bâtiments créoles, on devine les contours d’une histoire agricole où se mêlent travail forcé et mémoire vivante. C’est aussi là que se cache Anse Source d’Argent, souvent présentée comme la plus belle plage du monde. Si elle mérite le détour – surtout au lever ou au coucher du soleil, lorsqu’elle se vide doucement – elle ne doit pas faire oublier les autres joyaux naturels de l’île, parfois plus secrets.

Prenez le sentier vers Anse Coco, une petite crique accessible à pied depuis Grand Anse via Petite Anse. Comptez une quarantaine de minutes de marche (parfois escarpée), ponctuée de manguiers, de chants d’oiseaux et d’odeurs de goyave sauvage. Une fois arrivé, la récompense est totale : une anse encore assez préservée, où l’océan Indien se fait plus capricieux, mais toujours fascinant.

Goûter à la gastronomie seychelloise : entre terre et mer

Le métissage culturel seychellois – entre Afrique, Asie, Europe et îles voisines – se ressent dans l’assiette bien plus que dans les clichés touristiques. Ici, la cuisine est un langage commun, transmis à voix basse dans les cours des maisons, sur les marchés de village et dans les petits lolo familiaux aux façades défraîchies, mais à l’accueil sincère.

Parmi les incontournables, plusieurs classiques méritent d’être testés :

À Mahé, ne manquez pas une halte au village artisanal de Domaine de Val des Près, où une petite cantine tenue par deux sœurs d’origine indienne propose un excellent kari koko. L’occasion aussi d’acheter quelques épices ou confitures artisanales faites maison.

Cap sur Praslin : entre douceur de vivre et trésors naturels

Plus petite que Mahé, et plus développée que La Digue, Praslin est un point d’équilibre entre confort touristique et reconnexion à la nature. C’est ici que l’on trouve le site classé patrimoine mondial de l’UNESCO : la Vallée de Mai.

Cette forêt primaire abrite le célèbre coco de mer, fruit emblématique de l’archipel, connu pour sa forme suggestive et ses légendes. Mais bien plus qu’une curiosité botanique, le site est un sanctuaire écologique où l’on peut entendre les cris rauques du perroquet noir des Seychelles, une espèce endémique particulièrement rare. La balade s’effectue en une à deux heures sur des sentiers balisés, dans une atmosphère humide, presque mystique sous les palmes géantes.

Après cette immersion végétale, direction la côte pour goûter aux joies marines. L’Anse Lazio est souvent citée parmi les plus belles plages du monde, et à juste titre. Mais pour des eaux cristallines un peu moins fréquentées, l’Anse Georgette, sur un domaine hôtelier (Constance Lemuria), vaut le déplacement. Attention, l’entrée est réglementée : pensez à appeler à l’avance pour réserver votre accès.

Rencontrer les Seychellois.e.s : entre traditions et résilience

Ce qui rend un voyage aux Seychelles vraiment mémorable, ce sont les rencontres. Si l’accueil peut sembler discret au début, la chaleur humaine se dévoile peu à peu, au fil des échanges sincères. J’ai rencontré Marie-Jeanne, cultivatrice de citronnelle sur les hauteurs de Mahé, qui m’a transmis quelques recettes familiales. Ou Denis, pêcheur à La Passe, avec qui j’ai partagé un café fort en bavardant de cyclone et de lagon.

Les traditions seychelloises vivent à travers la langue créole (le Seselwa), très présente dans la vie quotidienne. Partout, les habitants revendiquent une culture propre, insulaire mais ouverte au monde, parfois menacée par le tourisme de masse. Les initiatives écotouristiques se multiplient, notamment sur les petites îles où les programmes de conservation (tortues, oiseaux marins, coraux) reposent souvent sur les savoirs locaux.

Pour celles et ceux qui souhaitent soutenir une approche plus durable, il est recommandé de :

Des îles à découvrir autrement

Les Seychelles ne se vivent pas au pas pressé. Elles s’écoutent, se sentent, se racontent dans les moindres détails : un arpège de sega sur une plage au crépuscule, un colibri sur une fleur d’hibiscus, une légende murmurée par un pêcheur alors que le soleil décline. Plus qu’un séjour de détente, il s’agit d’une plongée sensible dans un monde insulaire complexe, vivant, résilient.

Prendre le temps d’observer, de comprendre et de respecter ce que l’on voit est peut-être, finalement, la plus belle chose à faire aux Seychelles.

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