Cap Vert faut il un passeport : informations pratiques pour préparer son voyage

Cap Vert faut il un passeport : informations pratiques pour préparer son voyage

À mi-chemin entre l’Afrique de l’Ouest et l’océan Atlantique, l’archipel du Cap-Vert séduit de plus en plus de voyageurs en quête d’authenticité, de nature brute et de rencontres sincères. Mais avant de se perdre dans les ruelles pastel de Mindelo ou de gravir les flancs volcaniques de Fogo, une question toute pragmatique s’impose : faut-il un passeport pour voyager au Cap-Vert ? Un sujet apparemment simple, mais dont les subtilités administratives méritent attention. Voici ce qu’il faut savoir pour préparer sereinement votre départ vers les îles créoles.

Cap-Vert : un État insulaire aux portes de l’Afrique

Composé de dix îles principales, dont neuf habitées, le Cap-Vert (ou Cabo Verde en créole capverdien et en portugais), est un jeune État insulaire indépendant du Portugal depuis 1975. Cet archipel volcanique, souvent comparé à un petit « Sénégal tropicalisé », possède une administration bien organisée, accueillante envers les voyageurs — pour peu que l’on ait les bons documents en main.

Passeport ou carte d’identité : ce que dit la loi

Si vous êtes citoyen d’un pays de l’Union européenne, la réponse est claire : un passeport en cours de validité est obligatoire pour entrer au Cap-Vert. Contrairement à certains pays d’Afrique du Nord ou des Caraïbes francophones, la carte nationale d’identité ne suffit pas, même pour un court séjour touristique.

Le Cap-Vert n’est pas signataire des accords européens de libre circulation ni du traité de Schengen. Il demande donc un document de voyage international valable — en pratique, un passeport. Celui-ci doit être valide au moins six mois après votre date de retour prévue.

Pour les non-européens, la règle reste la même : un passeport en cours de validité est requis.

Visa : la simplification bien venue pour les séjours courts

Depuis janvier 2019, une mesure particulièrement avantageuse est entrée en vigueur pour les ressortissants de l’Union européenne et d’une vingtaine d’États partenaires (dont le Canada, la Suisse et les États-Unis). Elle supprime l’obligation de visa pour tous les séjours touristiques de moins de 30 jours.

Mais attention, cela ne signifie pas que vous pouvez débarquer à Praia les mains dans les poches.

Il reste impératif de procéder à un enregistrement préalable auprès des autorités capverdiennes. Ce procédé s’appelle la pré-enregistrement EASE (Entrée Aérienne Simple Externe). Il est à réaliser en ligne, au minimum 5 jours avant le départ, plus si possible, pour éviter les files d’attente à l’aéroport.

Comment s’enregistrer via la plateforme EASE ?

Le portail EASE est accessible à l’adresse officielle www.ease.gov.cv. Voici les étapes à suivre :

  • Remplir le formulaire d’information personnelle (identité, numéro de passeport, dates de voyage, etc.).
  • Payer la taxe de sécurité aéroportuaire (environ 34 € pour les non-résidents).
  • Imprimer ou sauvegarder l’accusé de réception à présenter à l’arrivée.

Ce système vise à encourager un tourisme responsable, sécurisé et maîtrisé. Il a été bien accueilli par les voyageurs, et facilite nettement les formalités à l’entrée sur le territoire capverdien. En cas d’oubli, il est toujours possible de s’acquitter de cette démarche à l’aéroport, mais l’expérience peut vite se transformer en attente fastidieuse — surtout en haute saison.

Un cas concret : mon arrivée sur l’île de São Vicente

Lors de mon dernier séjour au Cap-Vert, j’ai atterri à Mindelo un mardi matin, encore ensommeillée par le vol de nuit. Grâce à l’enregistrement en ligne, le passage à la douane s’est révélé d’une fluidité exemplaire. À peine dix minutes entre l’entrée dans le terminal et le tampon au coin du passeport. Mon voisin de rangée dans l’avion, un retraité belge amoureux de la musique capverdienne, n’avait pas anticipé la formalité. Résultat : 45 minutes d’attente au guichet, dans une file ondulante et impatiente.

Mon conseil est donc simple : faites-le en ligne, tranquillement, avant de partir. Ce sera un tracas en moins à votre arrivée, et vous aurez plus de temps pour flâner sur la place Amílcar Cabral ou savourer un grogue face à l’océan.

Et pour les séjours de plus de 30 jours ?

Si votre projet au Cap-Vert dépasse les 30 jours — pour un stage, un chantier participatif, une exploration de longue durée ou un séjour familial — il vous faudra solliciter une extension de séjour ou un visa spécifique. Cette demande peut être réalisée auprès de l’ambassade du Cap-Vert dans votre pays de résidence, ou sur place, auprès des services de l’immigration.

Cette démarche nécessite une preuve de ressources, d’hébergement et un casier judiciaire vierge. Le coût et les délais sont variables, mieux vaut s’informer en amont.

Cas particuliers : les voyageurs en transit

Si vous transitez par le Cap-Vert sans quitter la zone internationale de l’aéroport, et pour moins de 24 heures, vous n’aurez pas besoin d’enregistrement EASE ni de visa. Mais attention : cela reste valable uniquement si vous ne sortez pas de l’aéroport. Dans le cas contraire – même pour une courte escale découverte — les formalités s’appliquent.

Pour les enfants : le passeport aussi est requis

Les voyageurs mineurs doivent eux aussi disposer de leur propre passeport valide. La mention « enfant inscrit sur le passeport des parents » n’est plus admise. Une autorisation de sortie du territoire peut également être demandée, notamment si l’enfant voyage sans l’un de ses parents. Renseignez-vous auprès de la préfecture locale avant le départ.

Quid de la santé et de l’assurance voyage ?

Bien que ce ne soit pas une exigence d’entrée, une assurance santé voyage est fortement recommandée. Les structures médicales sur les îles les plus touristiques (Sal, Boa Vista, Santiago) sont de bon niveau, mais l’évacuation vers un autre pays en cas de problème grave peut coûter cher.

Aucun vaccin n’est obligatoire, sauf si vous arrivez d’un pays à risque de fièvre jaune. Néanmoins, une mise à jour des vaccins classiques (DTCP, hépatite A) reste conseillée.

Quelques rappels pratiques à glisser dans votre valise

  • Conservez toujours une copie papier et numérique de votre passeport.
  • Notez le contact de votre ambassade ou consulat le plus proche (présence diplomatique à Praia et Mindelo pour la France, entre autres).
  • Munissez-vous d’un adaptateur électrique (prises de type C et F, tension 220V). Pas de souci si vous venez d’Europe continentale.
  • Préparez un petit kit de premiers soins, surtout si vous partez randonner.

Ce que disent les Capverdiens eux-mêmes

Lors d’un échange avec Maria, propriétaire d’une pension familiale sur l’île de Fogo, elle m’a glissé avec un sourire : “Nous aimons accueillir les gens, mais nous aimons aussi savoir qui entre chez nous.” Une phrase révélatrice qui résume bien l’esprit local : chaleureux, mais rigoureux.

Le Cap-Vert est un pays attaché à la transparence et à la stabilité. Les efforts récents en matière de simplification touristique respectent ce double objectif : rester accueillant sans brader sa souveraineté. Les voyageurs avertis qui se plient à ces règles voient leur séjour facilité et leur immersion d’autant plus belle.

En somme, le passeport reste le précieux sésame pour découvrir cette terre d’îles et de métissages. Un petit effort administratif qui en vaut la peine : derrière la formalité douanière, c’est un monde de musique, de douceur et de volcans qui vous attend.