Anse Lazio la plus belle plage du monde ! : pourquoi elle fascine tant les voyageurs

Anse Lazio la plus belle plage du monde ! : pourquoi elle fascine tant les voyageurs

Le charme brut de l’Anse Lazio : une carte postale bien réelle

Lorsque l’on évoque les Seychelles, les représentations mentales affluent : lagons turquoise, granit rose, cocotiers penchés… Pourtant, rien ne prépare vraiment à la découverte de l’Anse Lazio, au nord-ouest de Praslin. Nichée entre deux bras granitiques et bordée d’une végétation exubérante, cette plage est bien plus qu’un cliché touristique. Elle incarne un équilibre rare entre beauté préservée et accessibilité, entre contemplation et contact direct avec une nature encore intacte.

Classée régulièrement parmi les plus belles plages du monde par les voyageurs et les guides spécialisés, l’Anse Lazio attire pour son esthétisme indéniable — mais elle fascine surtout par ce qu’elle réussit à préserver de l’essentiel : une relation calme et authentique à la mer, loin des stations balnéaires standardisées.

Une topographie façonnée par le temps

L’un des attraits notables de l’Anse Lazio réside dans sa configuration géographique singulière. Loin des plages rectilignes qui s’étendent à perte de vue, cette anse adopte la courbe douce d’un croissant délicat, protégé par d’imposants blocs de granite savamment disposés par les millénaires.

La plage s’étire sur près de 600 mètres, avec un sable farineux d’un blanc presque irréel, fin jusqu’au moelleux. Ce sable, produit par l’érosion séculaire des coraux et des roches alentours, glisse sous les pieds comme une promesse de lenteur. Juste derrière, une lisière verdoyante : filaos, cocotiers, et takamakas offrent de précieuses zones d’ombre naturelle.

La mer ? Un camaïeu mouvant de bleus, du turquoise sucré à l’outremer dense, selon les heures de la journée. Et le plus étonnant : aucune barrière de corail ne protège directement l’anse, mais le ressac y reste paisible, rendant les baignades accessibles même aux nageurs novices — avec prudence néanmoins, comme nous y reviendrons.

Une expérience sensorielle complète

Il y a sur cette plage un silence palpable, uniquement troublé par le roulis de l’écume, les échappées d’un vent discret dans les feuillages et parfois — pour les chanceux — les envols sonores d’oiseaux tropicaux. Le faune est bien présente, quoiqu’assez discrète pour laisser l’impression d’être seul au monde.

Lors de ma dernière visite, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Désiré, un pêcheur de Praslin qui propose chaque matin ses vivaneaux fraîchement pêchés aux bungalows voisins. “L’Anse, c’est comme un grand bol de calme”, m’a-t-il confié. “Même nous, les gens du coin, on continue de venir s’y poser quand on a besoin de respirer.” Une phrase simple, mais révélatrice.

Ce qui la distingue des autres plages seychelloises

On pourrait croire, à tort, qu’une plage paradisiaque en vaut une autre aux Seychelles. Anse Source d’Argent à La Digue est célèbre pour ses formations rocheuses sculpturales, Anse Intendance pour ses vagues impressionnantes… Mais l’Anse Lazio établit un compromis singulier :

  • Une beauté visuelle parfaitement harmonieuse : rien de criard ni d’envahissant, tout y semble à sa place, comme si la nature avait composé elle-même un tableau d’équilibre.
  • Une accessibilité maîtrisée : contrairement à certaines plages plus isolées, l’Anse Lazio est atteignable par une route asphaltée et un court sentier. Pas de randonnées ardues, mais un effort juste suffisant pour apprécier l’arrivée.
  • Une fréquentation modérée : même lors des pics touristiques, grâce à une implantation hors des grands pôles hôteliers, elle ne donne jamais la sensation d’être bondée.

En discutant avec un couple d’expatriés vivant à Mahé depuis 12 ans, j’ai réalisé que l’Anse Lazio est aussi une plage “refuge”. Un lieu de retour lorsque le bruit du monde devient trop fort. “C’est là-bas qu’on est allés après le confinement”, me disaient-ils. “Juste pour voir l’horizon. C’était notre manière de nous réancrer.”

Attention aux apparences : beauté rime avec respect

La tentation est grande de se laisser tromper par la douceur de ce décor. Pourtant, une pancarte à l’entrée rappelle que la baignade peut s’avérer dangereuse, surtout en période de mousson ou lorsqu’un courant sous-marin se forme. Ici encore, le respect de la nature est de mise. Elle nous accueille, mais sans se plier entièrement à nos attentes.

Les autorités locales ont fait le choix judicieux de ne pas “ranger” la plage : pas de transats en file indienne, ni de bar discothèque. Seuls deux établissements assez discrets (le Bonbon Plume et le café Honesty Bar) proposent rafraîchissements et encas sans dénaturer le cadre. Nous sommes loin des zones balnéaires artificielles.

Il est aussi demandé aux visiteurs de repartir avec leurs déchets, un rappel simple mais essentiel dans une île où la gestion des ressources reste un enjeu écologique quotidien.

Quand s’y rendre et comment l’intégrer à un itinéraire

L’Anse Lazio se découvre idéalement tôt le matin, quand la lumière rasante dore les rochers de manière quasi cinématographique, et en fin d’après-midi, quand l’ombre des takamakas s’allonge doucement vers la mer.

La meilleure période ? D’avril à juin et de septembre à novembre, quand la mer est calme et le climat plus sec. Pour s’y rendre, rien de plus simple : depuis Baie Sainte Anne, un trajet en bus local ou en voiture de location permet de rejoindre le parking situé à 5 minutes de marche de la plage.

Je recommande d’y rester au moins une demi-journée : emportez de l’eau, une serviette, un bon livre… et optez pour un pique-nique local composé de samoussas, de rougail citron et de fruits frais achetés au marché du matin. L’expérience n’en sera que plus savoureuse.

L’Anse Lazio, reflet d’une philosophie seychelloise

Ce qui explique sans doute la fascination durable qu’exerce ce lieu, c’est sa capacité à incarner cette “douceur seychelloise” dont parlent souvent les habitants : une certaine idée de la lenteur, du respect des rythmes naturels, de l’accueil sans ostentation.

Comme me l’a dit un chauffeur de taxi sur le chemin du retour : “Ici, même le sable est patient.” Une image poétique, mais au fond assez juste. L’Anse Lazio ne cherche pas à impressionner ; elle se contente d’exister, dans une forme d’évidence. Et c’est peut-être cela qui, plus que tout, touche le voyageur : cette sensation rare de ne pas déranger.